La méningite est une infection du liquide céphalorachidien, ce qui entraîne une inflammation des méninges. En cas de suspicion d’une méningite chez un patient, une ponction lombaire est pratiquée. Si le liquide recueilli (LCR) est trouble, le risque de méningite se confirme. L’aspect du liquide, comme la présence de pus permet d’orienter le diagnostic vers une origine bactérienne.
Ce premier diagnostic devra être confirmé par un examen microbiologique, ce que nous explique
Didier Raoult, médecin chercheur, professeur en
microbiologie et spécialiste des maladies infectieuses.
Définition du diagnostic microbiologique
L’examen microbiologique permet de confirmer si la
maladie infectieuse est d’origine bactérienne ou non. Il peut être direct ou indirect. Dans le premier cas, il consiste à mettre en évidence la bactérie responsable de l’infection. Cette bactérie pourra être isolée pour permettre sa culture. Cette technique offre la possibilité de déterminer la sensibilité aux antibiotiques de l’agent causal et d’établir un antibiogramme. Dans le deuxième cas, c’est l’utilisation d’anticorps spécifiques qui permettra d’apprécier la réponse de l’organisme. Si la culture de l’agent pathogène bactérien s’avère difficile ou qu’elle est trop lente ou impossible à réaliser, une recherche ADN peut être envisagée avec la technique PCR. Il s’agit d’une amplification des acides nucléiques. L’interprétation des résultats obtenus dépend en grande partie des tests utilisés et des agents pathogènes qui sont recherchés. Cette méthode est de plus en plus utilisée en
microbiologie pour établir un diagnostic étiologique des
maladies infectieuses. Son avantage majeur est sa rapidité. Il est ainsi possible de mettre en place une antibiothérapie précoce (même à l’aveugle), ce qui est vital dans le cas des méningites bactériennes. Il faut noter que, dans la mesure du possible, la culture de la bactérie responsable de l’infection doit être pratiquée en parallèle avec la technique PCR pour assurer un suivi de sa résistance aux antibiotiques.
Méningites virales ou bactériennes
La méningite virale apparaît le plus souvent chez les jeunes enfants avec une fréquence qui diminue avec l’âge. Elle est due à des virus, comme celui des oreillons ou de la rougeole. Elle peut également être causée par des virus herpétiques ou par celui responsable du sida. Ces méningites virales ont généralement un bon pronostic d’évolution puisque le sujet atteint guérit rapidement et ne garde aucune séquelle. Les méningites d’origine bactérienne concernent surtout le sujet âgé, mais elles peuvent également toucher les enfants jusqu’à six mois. Le méningocoque et le pneumocoque sont les principaux germes en cause. Ces méningites peuvent également toucher les nouveau-nés. Dans ce cas, ce sont d’autres germes qui sont en cause, comme les streptocoques du groupe B, l’Escherichia coli et la listeria monocytogènes. Elles sont beaucoup plus graves et sont la cause de nombreux décès dans certains pays, particulièrement en Afrique subsaharienne.
Diagnostic microbiologique d’une méningite
Le diagnostic microbiologique a pour objectif de mettre en évidence la présence ou l’absence d’une infection par bactérie. La méningite virale ou « méningite aseptique » est diagnostiquée lorsqu’une analyse bactériologique n’a pas décelé la présence d’une bactérie. Cependant, il arrive parfois que le diagnostic soit faussé si le sujet a déjà été traité par des antibiotiques, dès la suspicion de la maladie. Dans ce cas, le risque d’une méningite d’origine bactérienne ne peut pas être totalement exclu. La méningite d’origine bactérienne est diagnostiquée en partie par la présence d’une numération des leucocytes et d’une concentration en protéines particulièrement élevées. Ces paramètres permettent de donner une orientation étiologique. Mais le diagnostic ne pourra être confirmé que si la coloration de Gram permet de visualiser des bactéries.